Guinée : la Cour d’Appel refuse la liberté à Boubacar Diallo (Grenade)

Boubacar Diallo, alias Grenade, et son avocat, Me Salifou Béavogui

Le jeune Boubacar Diallo, alias Grenade, militant de l’UFDG, condamné à 10 ans de réclusion criminelle, était à la barre de la Cour d’Appel de Conakry ce vendredi, 5 juillet 2019. Le jeune homme, a été reconnu coupable de tentative de meurtre et de détention illégale d’armes de guerre. Après avoir rejeté une demande de mise en liberté introduite par les avocats de Grenade, la Cour a renvoyé l’affaire à quinzaine pour l’ouverture des débats, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est un dossier politico-judiciaire qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Boubacar Diallo, alias Grenade, activiste de l’UFDG, principal parti de l’opposition, avait été arrêté, ses images présentées à la télévision nationale, avant d’être jugé et condamné à 10 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté de cinq ans. C’était le 18 mars 2019 au Tribunal de Première Instance de Dixinn.

Non satisfaits de cette décision, les avocats de Boubacar Diallo ont interjeté appel. A l’appel de ce dossier ce vendredi, les deux avocats ont expliqué le motif de l’appel avant de demander une mise en liberté pour leur client.

Selon maitre Alsény Aissata Diallo, « c’est un innocent qui a été condamné. Il est poursuivi pour tentative de meurtre et détention illégale d’armes de guerre. Mais, cela n’a jamais été administré comme preuves par le ministère public. Le ministère public s’est plutôt contenté des images prises dans les locaux de la gendarmerie où il a été forcé de prendre une arme. Une arme qui lui a été remise par les agents enquêteurs. Il a été condamné à cause de son appartenance politique. Le ministère public a fait ses réquisitions à travers ces images prises à la gendarmerie. Aucune preuve n’a été démontrée. Et le juge qui a rendu la décision a suivi les humeurs des réquisitions du ministère public. Voilà pourquoi nous avons saisi la Cour d’Appel. Et nous estimons que la Cour d’Appel va censurer cette décision du tribunal de première instance ».

Dans la même lancée, maitre Salifou Béavogui, membre du collectif des avocats de la défense, dira que son client a été arrêté sur la base des simples affirmations des gendarmes. « Les quatre (4) gendarmes ont simplement affirmé que Boubacar Diallo avait été vu au cours d’une manifestation en possession d’une arme de guerre. Devant le doyen des juges d’instruction, nous nous sommes battus pour que ces gendarmes comparaissent. Mais impossible. Devant le tribunal nous avons sollicité à ce que les 4 gendarmes viennent témoigner. Impossible. Le tribunal a refusé. Le parquet n’avait aucune preuve. Donc, c’est sur la base des simples affirmations, et parce que c’est un militant engagé de l’UFDG, qu’il a été condamné. C’est un innocent, qui devrait être renvoyé des fins de poursuite, qui a été condamné », a martelé maitre Béavogui.

Poursuivant, l’avocat a laissé entendre que la condamnation de ce militant engagé de l’UFDG n’est rien d’autre qu’un «scénario monté pour atteindre les responsables du parti comme Elhadj Cellou Dalein Diallo, Hadja Halimatou Dalein Diallo, Ousmane Gaoual Diallo et autres »

Au terme de son intervention, l’avocat a demandé à la Cour d’accorder une mise en liberté à son client. Mais, le président de la Cour, Elhadj Souleymane Bah, a rejeté cette demande tout en renvoyant le dossier au 26 juillet 2019 pour l’ouverture des débats.

Affaire à suivre.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/654 416 922

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