Ratoma : « quiconque dépose les ordures sur la route doit payer 500 mille francs »

Dans son combat contre l’insalubrité dans sa commune, notamment le long de la route Le Prince, la mairie de Ratoma a pris des mesures draconiennes. Désormais, le dépôt des ordures sur la route est passible d’une amende de 500 mille francs non négociable. Des marchands qui tiennent des boutiques à Cosa l’ont appris à leurs dépens ce lundi, 09 septembre 2019. Quatre d’entre eux ont été sanctionnés, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Alpha Oumar Barry, détenteur d’une épicerie à Cosa et trois autres voisins à lui sont tombés dans les filets de la brigade de salubrité publique de la commune de Ratoma. « Ce matin, des soi-disant membres de la brigade de salubrité publique, sont venus ici pour nous dire que nous ne sommes pas abonnés à la PME et qu’il y a des ordures devant nos places. Donc ils nous ont emmenés à la police, puis nous ont demandé de l’argent.

Ils ont dit que chacun de nous doit payer 500 000 francs. Avec la pression de la police, ils ont réussi à nous faire payer les 500 000 francs, parce qu’ils ont dit que si on refusait, ils allaient nous enfermer. C’est vrai que nous ne sommes pas abonnés à la PME, mais on n’a pas également vu des agents de la PME qui ont demandé à ce qu’on s’abonne », a expliqué le jeune marchand qui dénonce une arnaque.

« Ils sont venus sans badge, ni un document qui prouvent qu’ils sont de la salubrité publique. Seulement, ils avaient un cahier et étaient accompagnés des policiers de la CMIS qui est à côté. Avec la pression des policiers, on ne pouvait rien. Parce que moi-même, on a enlevé mes chaussures, ils ont voulu me mettre en prison quand j’avais refusé de donner la somme demandée. Lorsque nous sommes partis avec eux, nous n’avons pas eu l’occasion de nous expliquer, ils ont juste fait ce qu’ils veulent parce qu’ils ont le pouvoir », ajoute Alpha Oumar Barry.

Joint au téléphone par notre rédaction, Hamidou Cissé, coordinateur chargé de l’assainissement au niveau de la commune de Ratoma, a expliqué qu’il ne s’agit nullement d’une arnaque. Selon lui, les agents qui sont sur le terrain agissent sur ordres de la mairie de cette commune qui, dans son programme de lutte contre l’insalubrité, a pris certaines mesures drastiques. « La commune de Ratoma regorge 45 PME, ces PME sont des entreprises privées qui s’occupent de la collectent des ordures dans les quartiers. Chaque famille doit aller chez le chef de quartier et s’abonner à l’entreprise d’assainissement qui a le contrat de ce quartier.

Mais, il y a des gens qui refusent de s’abonner, ils préfèrent prendre les ordures et les déposer sur le terre-plein. Au temps du maire défunt Souleymane Taran Diallo, on a réussi à arrêter cette pratique, et toutes les ordures qui étaient le long de la route Le Prince ont été ramassées. Mais, dès qu’on a annoncé le décès du maire Taran, les gens ont repris la même pratique, tout le monde a vu les immondices qui étaient sur le terre-plein. C’est ainsi qu’avec l’ANASP (Agence Nationale d’Assainissement et de Salubrité Publique), on a pris des dispositions pour dégager complètement les lieux.

Et, les conseillers communaux ont pris des dispositions maintenant : ils ont mis une équipe sur le terrain pour surveiller la route et en même temps aller sur le terrain pour faire la sensibilisation avec les chefs de quartiers et chefs de secteurs pour que les gens acceptent de s’abonner. Maintenant, après la sensibilisation, quiconque dépose des ordures sur la route doit payer une amende de 500 000 francs. Donc c’est ce qui s’est passé là-bas, il ne s’agit pas d’arnaque. C’est pour emmener les gens à s’abonner », a-t-il laissé entendre.

Fatoumata Djouldé Diallo pour Guineematin.com

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