Prélèvement de 5% sur les salaires des fonctionnaires : « le processus a été biaisé »

Abdoulaye Sow, secrétaire général de l'USTG
Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’USTG

Le prélèvement de 5% sur les salaires des fonctionnaires et 2% sur les pensions des retraités continue de susciter la polémique en Guinée. L’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) version Abdoulaye Sow s’est prononcée sur le sujet au cours d’un point de presse organisé ce vendredi, 3 septembre 2021, à Conakry. La centrale syndicale dit ne pas être opposée à l’initiative, mais elle dénonce le manque de transparence qui caractérise le processus en cours, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Pour le camp Abdoulaye Sow, le prélèvement de 5% sur les salaires des fonctionnaires et 2% sur les pensions des retraités n’est pas mauvais en soi. Car, il s’inscrit dans le cadre de l’opérationnalisation de l’Institut national d’assurance maladie obligatoire (INAMO) et de la Caisse nationale de prévoyance sociale des agents de l’État (CNPSAE). Deux institutions très importantes pour les fonctionnaires et les retraités, selon le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée.

Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’USTG

 « L’USTG a joué un rôle phare, un rôle important, dans cette lutte qui a abouti à la mise en place de l’INAMO et de la caisse nationale de prévoyance sociale. Aujourd’hui, Dieu merci, ces deux institutions sont mises en place. Il est question que les travailleurs guinéens puissent profiter de cette protection sociale. L’USTG se bat pour que les travailleurs guinéens soient protégés. Nous nous battons pour la protection sociale, parce qu’aujourd’hui, nos salaires ne nous permettent pas de nous soigner, de s’occuper de nos familles, de nos loyers, bref de s’occuper de notre vie.

Il faut un complément et là, c’est  la protection sociale. Quand tu es actif, tu travailles, la caisse de prévoyance sociale te sert pour la santé quand tu tombes malade, quand ta femme ou tes enfants tombent malades. Quand tu vas à la retraite aussi, ça te sert. C’est pourquoi, on a mis en place l’INAMO et la caisse nationale de prévoyance sociale. Donc, ça concerne les travailleurs actifs et les retraités », a souligné Abdoulaye Sow.

Toutefois, cette centrale syndicale n’approuve pas le processus en cours et qui doit aboutir à l’opérationnalisation des deux institutions de protection. Elle dénonce un processus biaisé, caractérisé par un manque total de transparence et d’inclusivité. « Le fonctionnaire doit savoir oui, on a mis en place une caisse pour le protéger, mais comment il peut en bénéficier ? Est-ce que quand je tombe, j’ai une prise en charge directe ?

Parce qu’il y a des structures où il n’y a même pas de centre de santé. Alors, comment ce fonctionnaire qui est dans un village comme Panziazou sera pris en charge ? Comment les gens doivent être évacués et comment ça va se faire ? Comment les gens vont être pris en charge dans les pharmacies, les hôpitaux, tout ça devrait être étudié, mais ensemble. Pourquoi on se cache ? Pourquoi on a voulu faire seul ? » S’est interrogé le secrétaire général de l’USTG, avant d’ajouter que l’INAMO et la CNPSAE sont déjà prises en otages.

« Ce que vous ne savez pas, les deux institutions sont prises en otage par la CNTG. 75 ou 80% des membres du Conseil d’administration sont issus de la CNTG. Donc, c’est une lutte pas pour les travailleurs mais pour des intérêts égoïstes et personnels, comme on a l’art de tromper les Guinéens. Ils ne savent pas que les Guinéens sont matures, les travailleurs guinéens sont des cadres. Nous, on sera jamais opposés à une protection sociale, on ne sera jamais opposés à un prélèvement, mais il faut que ça soit dans les règles de l’art, dans le respect, la considération et de la dignité », a dit Abdoulaye Sow.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 622919225

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