Labé : la CONAREG organise une journée de plaidoyer pour la paix et la cohésion sociale

L’antenne régionale de la Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG), a organisé, samedi, 25 septembre 2021, à Labé, une journée de plaidoyer pour la Paix et la Cohésion Sociale qui a mobilisé autour des autorités régionales et préfectorales plusieurs responsables d’organisations de promotion des droits humains et de paix, des chefs religieux et des professeurs d’université, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Cette rencontre portait essentiellement sur « l’implication des conseils locaux de la société civile dans la prévention et gestion des conflits » et « rôles et responsabilités des leaders communautaires et des religieux dans la consolidation de la paix et la cohésion sociale.

En souhaitant la bienvenue aux participants et aux autorités régionales et préfectorales de Labé, le coordinateur de l’antenne régionale de la Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG), Ismaël Dieng a d’abord situé le contexte de la rencontre. 

Ismaël Dieng, coordinateur régional CONAREG Labé

« La CONAREG, entendez coalition nationale d’appui à la réconciliation en Guinée, a initié une journée nationale de plaidoyer pour la paix et la cohésion sociale en Guinée, en ce samedi, 25 septembre 2021. Le programme se déroule sur toute l’étendue du territoire national, en commençant par Conakry jusque dans les chefs-lieux des régions naturelles de l’intérieur du pays. Nous avons estimé que c’est nécessaire que nous citoyens guinéens nous nous retrouvions pour échanger par rapport aux défis auxquels nous faisons face. La CONAREG a commencé ses activités depuis un certain temps. Nous avons réalisé beaucoup d’activités. Dieu merci ! Mais, il nous reste beaucoup à faire encore. Je voudrais rappeler que la CONAREG est un consortium d’organisations de la société civile né depuis 2018 avec des organisations de défense des droits de l’homme, des médias et d’autres structures affiliées dont l’appui technique et financier vient de l’Initiative Mondiale pour la Vérité, la Justice et la Réconciliation. Ces organisations travaillent aussi en collaboration avec la Coalition Internationale de Sites de Conscience dont le siège se trouve à New-York, aux Etats-Unis. Nous avons entamé ces activités depuis 2018 et nous voulons aller vers la réconciliation nationale. Vous-vous souvenez l’ex président de la République, Alpha Condé avait mis en place une commission provisoire de réflexion pour la réconciliation nationale. Cette commission a travaillé intensément et a réussi à produire un document consistant contenant des recommandations très fortes et pertinentes » a-t-il expliqué.

Malheureusement, ce processus n’a pas pu avancer, faute de volonté politique réelle de la part des autorités qui géraient le pays jusque-là.

« La CONAREG est beaucoup soucieuse pour la paix et la réconciliation en Guinée et voudrait vraiment mettre tout en œuvre pour parachever ce processus. C’est pourquoi, la CONAREG s’est fixée comme objectifs de faire d’abord des plaidoyers en faveur de la promulgation de la loi sur cette commission Vérité, Justice et Réconciliation mais aussi veiller jusqu’à ce que cette commission soit mise en place. Ce sont donc là les objectifs visés par la CONAREG. C’est vrai ! On avait à faire à des autorités qui étaient hostiles à cette affaire de réconciliation, parce beaucoup ne voulaient pas en entendre parler, sous le prétexte qu’en Guinée il n’y a pas eu de guerre civile, les gens se marient entre eux et ils vivent ensemble en harmonie. Qu’il n’y a pas de raison qu’on parle de réconciliation nationale » a-t-il ajouté.

Ismaël Dieng a mis l’occasion à profit pour présenter à l’auditoire un extrait du mémorandum sur la réconciliation nationale en Guinée rédigé par la CONAREG à l’attention des nouvelles autorités militaires du pays. Ce document fait mention de recommandations importantes au CNRD.

« Face à la situation sociopolitique et les défis auxquels la Guinée sera confrontée durant cette période de transition, les nouvelles autorités guinéennes notamment le Conseil National pour le Rassemblement et le Développement doivent placer la question de la réconciliation nationale au cœur des priorités. La société civile et ses victimes attendent des autorités du Conseil National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) l’adoption et la mise en place de la CVJR qui devra aussi proposer les critères de choix des victimes, les types de réparation intermédiaires mais aussi travailler sur une stratégie de documentation des sites de mémoires pour permettre aux survivants de se recueillir et se souvenir. Que le CNRD soutienne et accompagne la société civile et les journalistes dans la sensibilisation à la nécessité et aux objectifs d’un processus holistique de réconciliation » peut-on lire dans le document.

Prenant la parole au nom des autorités régionales et préfectorales, le directeur de cabinet du gouvernorat de Labé, Ouremba Traoré a fait un réquisitoire contre les organisations de la société civile et des chefs-religieux.

Ouremba Traoré, Directeur de cabinet gouvernorat Labé

« C’est le comportement des uns et des autres dans la vie en société qui promouvoir la paix ou crée des situations qui peuvent compromettre la paix » a-t-il entamé avant d’expliquer avec forces arguments que l’injustice sociale peut dangereusement compromettre la paix. Prenant l’exemple d’un enseignant qui donne 15 sur 20 à un élève qui ne le mérite pas au détriment de celui qui le mérite et auquel il a donné 8, injustement. C’est le cas aussi du médecin qui reçoit un patient qui est venu à 10 heures chez lui aux préjudices d’un autre qui, ayant passé toute la nuit à souffrir est venu à l’hôpital à 7 heures du matin.  Une manière de dire aussi que la paix n’est pas que l’apanage des autorités ou de l’Etat. Que c’est une notion qui devrait interpeller tout le monde. 

Il ajoute que l’avènement de multipartisme en Guinée a également contribué à démasquer les acteurs de la société civile qui ont fini par avoir régulièrement des connexions avec le monde politique partisan, au détriment de rôle régalien entre le pouvoir et les citoyens. Ce manque de neutralité avéré des organisations de la société civile a suscité un débat enrichissant entre participants au point que l’idée d’organisation des états généraux de cette entité a été saluée et encouragée par chacun et tous.

Les enseignements tirés de cette rencontre de Labé autorisent un grand espoir, selon le modérateur, Alphadjo Diallo, coordinateur de la Maison de Justice et membre de l’antenne régionale de la CONAREG.

« Sans risque de me tromper, avec cette liberté d’expression qui a caractérisé les débats autour des deux thèmes qui étaient inscrit à l’ordre du jour, tous les problèmes qui assaillent vraiment la société guinéenne ont été évoqués et débattus en profondeur avec les participants. Je pense qu’il faut vraiment fonder de l’espoir que les prochaines étapes vont nous emmener vraiment à amorcer définitivement la phase définitive surtout de la réconciliation de la réconciliation nationale », a-t-il indiqué.

Il est à préciser que les deux thèmes de la journée de plaidoyer ont été présentés par le président du conseil régional des organisations de la société civile de Labé, Elhadj Mamadou Cellou Goumba Diallo.

Elhadj Mamadou Cellou Goumba Diallo, président conseil régional organisations société civile Labé, facilitateur de la rencontre

De Labé, Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com

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