Grève des transporteurs contre le prix du carburant : l’amateurisme de nos dirigeants

La grève des transporteurs largement observée avant-hier, lundi, et hier, mardi 10 août 2021, a été un succès total. La corporation tient à se faire entendre après le deux poids deux mesures que les autorités guinéennes ont opéré. Lesquelles autorités procèdent à l’augmentation du prix du carburant tout en demandant voire interdisant aux transporteurs d’en faire de même. Ces deniers ont désavoué un syndicat, non pas de la corporation, mais un syndicat du patronat qui avait donné son quitus pour une augmentation par l’Etat et pas par les transporteurs.

La grève, qui a paralysé le pays ces deux jours et qui risque de se poursuivre si rien n’est fait, est le signe d’un malaise général. Pour une fois, il n’y a pas eu des pro et anti grève. Comme un seul homme, les transporteurs ont répondu au mot d’ordre. Ce qui prouve que tout n’est pas perdu et que les Guinéens sont capables de regarder dans la même direction lorsqu’ils estiment que l’interlocuteur en face a dépassé toutes les bornes.

En augmentant le prix et surtout en demandant aux autres de ne pas le faire, les autorités ont une nouvelle fois prouvé leur amateurisme. La puissance publique ne peut en aucun cas procéder à une augmentation et demander au pauvre citoyen d’attacher solidement, patriotiquement, la ceinture. Un Etat, c’est un ensemble. Il doit commander mais aussi protéger de la base au sommet. Il ne peut et ne doit pas s’occuper d’un secteur et abandonner un autre.

Les pouvoirs publics ne doivent pas s’intéresser aux seules caisses de l’Etat. La poche du citoyen aussi doit les intéresser. Il fallait donc fixer les différents prix et tarifs le même jour. Et dans la même proportion. Mais notre Etat brille par son amateurisme. Lors de la dernière fixation de prix, il avait fixé le transport par tronçon et par taxi à 1 250 francs guinéens, tout en sachant que le même Etat ne met plus les billets de 100 francs en circulation. A plus forte raison les pièces de 50 francs. Conséquences, les chauffeurs avaient le choix entre 1 000 et 1 500 par tronçon. Et bien évidemment ils optèrent pour le second.

Ce tarif était jusqu’ici accepté par tous. Ce qui fait que le même tarif ne peut pas être appliqué après une nouvelle augmentation. C’est une logique pour laquelle on a pas besoin d’être ministre ou même haut cadre pour comprendre. Ce qui fait que les autorités n’ont pas trente-six mille solutions. Il faut revoir à la hausse le prix du transport.

Et malheureusement comme nous l’avons expliqué plus haut, le billet de 500 francs est aujourd’hui la plus petite coupure en circulation. Ce qui oblige les autorités de passer de 1 500 à 2 000. A moins qu’elles ne reviennent tout simplement sur la décision d’augmenter le prix du carburant à la pompe.

Déjà cette augmentation comment à faire tache d’huile. Les cimentiers ont annoncé une augmentation de 100 000 francs guinéens sur la tonne, soit 5 000 sur le sac.

A suivre !

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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