5 travailleurs de Conakry Express suspendus : « nous allons continuer à réclamer nos droits »

« Ce n’est pas un crime de dire de me payer mon salaire ou de régler ma situation. C’est tout ce qu’on a dit. Que cela nous coûte une suspension… Comment comprenez-vous que des pères de famille soient traités de la sorte ? Des pères de familles qui ont derrière eux pour certains, 6 bouches à  nourrir, d’autres 10, vous les abandonnez comme ça pendant 3 mois sans aucun sou. Ils revendiquent leurs droits, vous leur dites qu’ils sont suspendus… ».

Dans un entretien qu’il a accordé à un journaliste de Guineematin.com ce lundi, 16 août 2021, le porte-parole des travailleurs de Conakry Express est revenu sur la suspension de cinq employés de cette société. Une décision prise, selon lui, par la direction générale de cette entreprise chargée de la gestion de l’unique train qui assure le transport de personnes dans la capitale guinéenne. Ibrahima Camara indique que cette suspension fait suite à une réunion tenue récemment par les travailleurs pour discuter de leur situation.

Ibrahima Camara, porte parole des travailleurs de Conakry-Express

« Il y a bientôt 3 mois qu’on ne nous a pas payés. Ainsi, on a formé un groupe d’une dizaine de travailleurs, nous avons tenu une réunion pour discuter de comment mener des démarches pour réclamer nos salaires. Avant même la tenue de notre réunion, il y a eu quelques proches du directeur qui nous ont menacés de licenciement. Parce qu’eux, ils sont à la fonction publique et en même temps ils profitent de la société Conakry express. Il y a des travailleurs à Conakry express qui ne sont pas des chemineaux, ce sont de simples employés. Mais, nous autres qui sommes des chemineaux, nous sommes tout le temps sur le terrain.

Donc, on s’est retrouvés pour parler de notre situation : le paiement de nos salaires et la régularisation de notre situation en général qui inclut notamment le contrat de travail et le statut. C’est à l’issue de cette réunion qu’on a appris que nous avons été suspendus. On n’a reçu aucun acte dans ce sens, aucune note officielle n’a été faite pour annoncer cette décision. C’est de bouche à oreille qu’on a été informés que 5 des 10 personnes qui ont tenu la réunion ont été suspendues. Et on a limité le nombre de participants à 10, à cause de la situation sanitaire qui prévaut dans notre pays. Sinon, il y en a d’autres qui allaient prendre part à cette réunion », a-t-il expliqué.

Pour lui, cette suspension vise à les intimider pour qu’ils renoncent à leur combat qui consiste à réclamer leurs droits. Mais, c’est peine perdue, prévient le porte-parole des travailleurs de Conakry Express. « Cette suspension ne nous perturbe pas. Nous allons continuer à dénoncer et à  réclamer nos droits, puisque c’est ce qui fait mal. Et je vous jure que si ça continue comme ça, ils seront surpris, parce que nous allons demander au ministre qu’on ait une direction plus proche des travailleurs. Parce que nous sommes toujours près de ces machines pour les maintenir en bon état au bénéfice des populations.

Ce n’est pas un crime de dire de me payer mon salaire ou de régler ma situation. C’est tout ce qu’on a dit. Que cela nous coûte une suspension, ça ne nous ébranle pas. Nous allons continuer à réclamer nos droits. Comment comprenez-vous que des pères de famille soient traités de la sorte ? Des pères de familles qui ont derrière eux pour certains, 6 bouches à  nourrir, d’autres 10, vous les abandonnez comme ça pendant 3 mois sans aucun sou. Ils revendiquent leurs droits, vous leur dites qu’ils sont suspendus. Il faut que cela change maintenant », a dit Ibrahima Camara.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: (+224) 622919225

Facebook Comments Box