Infiltration de l’UFDG : quid des accusations de Cellou Dalein contre Alpha Condé ?

Cellou Dalein Diallo, fédéraux et élus de l'UFDG de Labé et Mamou
Cellou Dalein Diallo, fédéraux et élus de l’UFDG de Labé et Mamou

Face aux secrétaires fédéraux et élus de l’UFDG dans les régions de Labé et Pita, qui étaient chez lui hier, lundi 26 juillet 2021, le principal opposant au régime de Conakry accuse celui-ci de vouloir « miner le parti de l’intérieur ». Cellou Dalein Diallo soupçonne Alpha Condé de vouloir dynamiter sa force de frappe qu’est l’UFDG. Cette crainte ressemble quelque peu à l’adage selon lequel « Celui qui n’a rien à dire clamera que ses vaches sont en train d’être trempées dans leur enclos ». Dire que l’homme qui a tout politisé depuis son avènement au pouvoir songe à infiltrer son opposition est un pléonasme. C’est une évidence que même Toto ne saurait ignorer.

Cette annonce risque tout simplement de semer le doute voire la discorde entre d’une part les responsables du parti et d’autre part entre ceux et les militants. Dans un contexte où la presse révèle que certains États font recours à des sociétés spécialisées pour espionner les opposants, les journalistes et autres activistes de défense des droits de l’Homme, nous devons tous nous dire que notre seul secret est ce que nous n’avons jamais dit ou fait. Le reste devient un secret de polichinelle.

Dans la ligne de mire de l’opposition, il y a bien évidemment ceux qui font la navette entre le pouvoir et l’opposition. D’autant plus que certains prisonniers politiques libérés par le pouvoir ont tout de suite annoncé leur renoncement à la politique. L’opposition ne sera jamais convaincue  par le mot abandon. Elle pense plutôt que les anciens bagnards ont signé un pacte avec le pouvoir : libération ou retour d’exil contre l’adhésion au parti au pouvoir. Ou tout au moins la divulgation de tout ce qu’ils savent sur la stratégie de leur ancien parti.

Pour prendre exemple sur le cas d’Alhoussainy Makanera Kaké, qui est cité comme étant le plus illustratif en matière de transhumance politique en Guinée, chaque camp –pouvoir et opposition- devra se dire que rien n’est définitivement acquis tout comme rien n’est définitivement perdu. Le meilleur ami d’aujourd’hui peut devenir le pire ennemi de demain. Et vice versa.

D’ailleurs, il n’y a pas qu’au sein de l’opposition où on est paranoïaque. Le pouvoir lui aussi est aux aguets. L’attitude et le comportement de ceux que George Clémenceau qualifie de convertis est suivie à la loupe. C’est pourquoi ces derniers sont toujours plus virulents contre l’opposition que les militants de première heure. Pour les nouveaux venus, il faut montrer au nouveau patron qu’ils sont plus royalistes que  le roi.

Bref, les militants de l’opposition reprochent souvent leur Direction d’ouvrir grandement les portes du parti à ceux qui claquent celle du parti au pouvoir. Ils estiment que les nouveaux venus bénéficient plus de respect et de considération qu’eux qui ont usé la culotte au service de l’opposition. Ce à quoi, les patrons de cette opposition rétorquent qu’ils ne peuvent pas fermer la porte à un nouvel adhérent.

En réalité, le pouvoir et l’opposition se livrent à une véritable surenchère pour débaucher dans le camp adverse. Le pouvoir offre aux nouveaux venus de l’argent et de poste de responsabilité. L’opposition, qui  n’a ni l’un ni l’autre, donne ce qu’elle a, c’est-à-dire une responsabilité au sein du parti. Et, c’est cela qui provoque souvent des grincements de dents.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box