Saïkou Yaya de l’UFR tire au bazooka sur le régime : « ce pays est géré par des chiffons… »

La sortie médiatique du ministre de l’Hydraulique, Papa Koly Kourouma, qui qualifie la constitution guinéenne de mai 2010 de « chiffon » provoque une levée de bouclier au sein de certaines formations politiques. Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’Union des Forces Républicaines (UFR) a tiré à boulets rouges sur Papa Koly Kourouma ce samedi, 02 novembre 2019. C’était à l’occasion de l’assemblée générale du parti qui a connu une forte mobilisation des militants, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’UFR

C’est un Saïkou Yaya Barry très remonté qui a pris la parole ce samedi devant des militants tout aussi déterminés. La sortie médiatique de Papa Koly sur « Les Grandes Gueules » de la radio Espace FM n’a pas été du goût du secrétaire exécutif du parti républicain. En réponse aux propos du ministre, qui qualifie l’actuelle Constitution de « chiffon », Saïkou Yaya n’y va pas d’une main morte. « Quand j’ai écouté le ministre de l’Hydraulique, Papa Koly Kourouma…. L’argent les a rendus fous. Ils sont devenus fous. Papa Koly est devenu fou. Il est allé jusqu’à dire que la Constitution guinéenne est un chiffon. Ce monsieur qui est capable de dire ça, il est ministre-chiffon. Cela veut dire que le pays est géré par des chiffons. Parce que c’est la constitution-là qui a permis de dire que tel est président de la République, c’est cette constitution-là qui a garanti le comportement de l’armée, c’est elle qui dit qu’Alpha Condé peut donner des ordres à l’armée. Si non, il n’est rien », a-t-il lancé, sous un tonnerre d’applaudissements.

Par ailleurs, Saïkou Ya Barry est revenu sur la controverse née de la rétention des corps des « martyrs », tués par balles les 14 et 15 octobre 2019 suite à l’appel à manifester du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Le député s’est dit choqué par le fait que les corps des victimes ont été transportés ce samedi 02 novembre de l’hôpital Ignace Deen à l’hôpital Sino-guinéen où leur conservation n’est pas assurée.

Pour Saïkou Yaya Barry, « ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ont perdu toute notion d’humanisme, c’est des gens qui sont animés par un instinct grégaire. Nous sommes à l’état animal au sommet de l’Etat. Des gens qui ne pensent pas aux morts, ils vont mourir eux-mêmes, mais qui ne respectent pas des jeunes gens qu’ils ont occasionnés à tuer. Vous refusez de rendre les corps à temps, vous les mettez en prison, on les tue et on les met en prison. Après, on les restitue dans les conditions que vous avez vues. Mais, où sommes-nous arrivés en Guinée ? Depuis l’arrivée d’Alpha Condé, comment les guinéens peuvent-ils se comporter de la sorte ? Comment des gens censés gérer un pays peuvent se comporter de cette façon ? Il faut être inhumain, être tyran, être animé d’un esprit satanique pour le faire », a-t-il laissé entendre.

En outre, ce proche de Sidya Touré a critiqué la politique du deux-poids, deux-mesures du pouvoir en place dans le traitement réservé aux victimes de la manifestation du FNDC. « Même le soldat tué à Mamou, le gendarme, a eu des honneurs, même si c’est un ami à lui qui lui a tiré dessus pendant la manifestation. Ce gendarme a été enterré dignement, sans aucune autopsie. Mais nous ici, ces jeunes enfants tués, qu’est-ce qui a été fait ? Ces gens qui sont au sommet de l’Etat n’ont-ils pas d’enfants ? »

Pour finir, Saïkou Yaya a invité les militants de l’UFR à resserrer les rangs derrière le FNDC dans le combat contre le 3ème mandat et à accompagner les victimes le lundi au cimetière de Bambéto.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél 628 17 99 17

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