Téléphonie : Intercel mise en liquidation, ses employés exigent le respect de leurs droits

Après sa fermeture, la société de téléphonie mobile, Intercel Guinée, a été mise en liquidation. L’information a été confiée à Guineematin.com par le secrétaire général de la FESATEL, Abdoulaye Barry. Le syndicaliste et ses collègues comptent en profiter pour faire respecter les droits des anciens employés de la société.

Suite à la décision de fermer Intercel Guinée, les responsables de l’entreprise et leurs employés avaient négocié et signé un protocole d’accord, relatif aux mesures d’accompagnement dont devaient bénéficier les travailleurs qui ont perdu leur emploi. Mais depuis, la direction de la société n’a respecté aucun des engagements contenus dans le document.

C’est pourquoi, la Fédération Syndicale Autonome des Télécommunications (FESATEL) s’est impliquée pour aider les travailleurs à être rétablis dans leurs droits. Après plusieurs démarches menées sans succès, la FESATEL a saisi récemment les autorités de tutelle, explique Abdoulaye Barry, secrétaire général du syndicat.

« Nous avons adressé un courrier à Moustapha Mamy Diaby, ministre des Postes, Télécommunication et de l’Economie Numérique. Jusqu’à présent nous n’avons pas d’abord de retour de la part du ministre de tutelle. Nous estimons qu’il en train de travailler là-dessus pour trouver une solution. Parce que tout de même dans son département, il y a un problème aujourd’hui », a dit le syndicaliste.

En plus du ministre, la Fédération Syndicale Autonome des Télécommunications a saisi aussi l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT). Et, c’est à ce niveau qu’elle a appris la mise en liquidation de la société. « Le directeur général de l’ARPT, Antigou Chérif, a eu le temps de nous recevoir, de discuter avec nous et a montré vraiment son inquiétude par rapport à la situation des travailleurs de la société Intercel. Il est même allé jusqu’à demander le protocole d’accord. Il a dit qu’il va contacter le groupe Sudatel et leur demander de respecter les engagements.

L’autre chose, il nous a informés que l’entreprise est déjà mise en liquidation, sachant qu’il y avait une plainte qui était formalisée contre l’entreprise depuis plus de 4 mois au tribunal de première instance de Kaloum par l’ARPT. Donc aujourd’hui, il y a une décision de liquidation qui a été prise par le juge en question depuis le 28 février 2019. Le directeur général de l’ARPT nous a informés qu’un liquidateur a même été trouvé dans ce sens. Donc, tous ceux à qui l’entreprise doit, vont essayer de fournir des pièces justificatives et des documents à l’appui afin d’évaluer les biens de l’entreprise.

Parce ce que l’entreprise dispose de biens ici qui vont autour des centaines de milliards. Ils avaient acheté des équipements de la 3G pour déployer, donc ça c’est ici. Le vendredi passé, nous avons saisi le greffier en chef du tribunal de première instance de Kaloum et nous avons évalué tout ce qui concerne les mesures d’accompagnement des 24 mois, la régularisation à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et la prise en charge sanitaire au bout d’une année.

Nous avons évalué tout cela et c’est autour de 20 à 30 milliards comme ça. Ce document a été déposé au niveau du tribunal de première instance de Kaloum, nous estimons que la justice va essayer d’accélérer et prioriser vite les travailleurs pour ce dossier », a dit Abdoulaye Barry, qui précise que ce sont 98 travailleurs qui sont concernés.

En attendant, souligne le syndicaliste, « la menace de grève reste maintenue. Si toutefois nous n’avons pas solution urgente parce que les travailleurs ne peuvent pas attendre, vous savez qu’il y a des travailleurs qui sont malades aujourd’hui, certains ont délogé et d’autres sont alités par manque d’argent pour se soigner. Donc nous n’avons rien, on ne compte que sur ces mesures d’accompagnement ».

Siba Guilavogui pour Guineematin.com
Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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