Siégeant en matière criminelle et en premier ressort hier, mardi 09 avril 2019, le tribunal de première instance de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma), a condamné Mamadou Aliou Diallo à 10 ans de réclusion criminelle à temps. Ce jeune homme était poursuivi depuis 2016 pour le viol d’une mineure à la cimenterie, rapporte un reporter de Guineematin.com qui était dans la salle d’audience.
A l’ouverture de son procès, Mamadou Aliou Diallo avait plaidé non coupable des charges articulées contre lui. « Je n’ai rien fait à cette fille. Je n’ai fait que donner de l’argent (2500) à cinq enfants qui me demandaient le prix de bonbon », avait-il déclaré entre autres.
Appelée à la barre ce mardi, madame Kouyaté (témoin dans cette affaire) a balayé d’un revers de la main les propos de l’accusé. D’ailleurs, elle jure avoir vu Mamadou Aliou Diallo se lever sur la fille qui était allongée.
« J’étais avec mon fils ainé lorsque mon petit garçon est venu avec 500 francs en main. Quand on lui a demandé où il a enlevé cet argent, il a dit que c’est un monsieur qui le lui a donné. Et, ce monsieur est dans une chambre avec sa sœur. Immédiatement, mon fils ainé et moi, nous sommes allés en direction de cette chambre que mon petit garçon nous a indiquée. Quand on s’est approché, mon fils ainé a crié le nom de la fille. Entretemps, le vent a soulevé le rideau de la chambre.
C’est ainsi que j’ai aperçu Mamadou Aliou se lever sur la fille. Il s’est pressé de remonter son pantalon. Et, quand on est entré dans la chambre, on a vu du sperme sur son pubis. La fille était allongée, son slip et son pagne étaient mouillés. Elle était un peu blessée aussi. On a appelé les voisins… et, sur le champ, Mamadou Aliou a reconnu et il a demandé pardon », a expliqué madame Kouyaté, la femme à qui la garde de la fille (la victime) était confiée.
Abordant dans le même sens, le juge Aboubacar Mafering Camara, a révélé qu’il est clairement mentionné dans l’ordonnance de renvoi que l’accusé a reconnu être resté dans la chambre avec la victime. « La fille était avec son jeune frère (un petit garçon) à qui j’ai donné 500 francs pour qu’il aille acheter du bonbon. Je suis resté avec la fille. Mais, au lieu d’aller acheter du bonbon, le petit garçon est allé directement avertir ses parents », a lu le juge Mafering Camara.
Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de condamner Mamadou Aliou Diallo à 5 ans de réclusion criminelle à temps. « Devant les officiers de police judiciaire, à l’enquête préliminaire, l’accusé avait reconnu les faits articulés à son encontre. Il avait aussi reconnu devant le magistrat instructeur. C’est ici, devant votre tribunal, qu’il tente de nier l’évidence », a dit le procureur Boubacar I Bah.
De son côté, l’avocat de la défense a dénoncé « des faits contés » et « une procédure biaisée » qui portent préjudice à son client. « Depuis l’enquête préliminaire jusque devant le juge d’instruction, l’accusé n’a bénéficié de l’assistance d’un avocat. Prenons le procès-verbal d’audition, en date du 16 juillet. Il n’y a aucune cohérence, aucune logique. C’est comme si on a ajouté la deuxième page. Mais à quelles fins ? Si vous devez entrer en condamnation, je vous prie d’accorder de larges circonstances atténuantes à l’accusé qui était très jeune (20 ans) au moment des faits », a plaidé le conseil de Mamadou Aliou Diallo.
Dans sa délibération, le tribunal a déclaré l’accusé coupable des faits de viol qui lui sont reprochés. Et, pour la répression, il a condamné Mamadou Aliou Diallo à 10 ans de réclusion criminelle à temps.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
