Démêlés judiciaires de Paul Moussa et Damaro : l’opposant Abdoulaye Kourouma se prononce

La condamnation par la justice de Paul Moussa Diawara et Inza Bayo, ainsi que la volonté des magistrats de trimballer devant la justice le député Amadou Damaro Camara, continuent d’alimenter les débats dans la cité. A l’occasion d’un point de presse tenu ce lundi, 22 avril 2019, le président du parti Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), Abdoulaye Kourouma, s’est exprimé sur ces sujets. Il apporte son soutien à ces deux personnalités, membres de la mouvance présidentielle, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Contrairement à plusieurs de ses collègues de l’opposition qui ont salué la condamnation de Paul Moussa Diawara et Inza Bayo, le président du RRD, lui, prend position en faveur des deux responsables de l’Office Guinéen de Publicité, condamnés pour le détournement de près de 40 milliards de francs guinéens. Il dénonce une manipulation voire un acharnement contre les deux personnalités.

« Nous sommes d’accord que l’Etat continue à lutter contre la corruption, que le gouvernement aide à récupérer les biens détournés ou volés, mais que ça soit géré avec impartialité. Si ce n’est pas un acharnement, un règlement de compte, comment Paul Moussa Diawara et Inza Bayo peuvent se retrouver en prison pour 5 ans alors qu’il y a eu beaucoup d’autres cas avant eux ? Il faut que l’acharnement et l’instrumentalisation de la justice cesse dans notre pays », lance le leader du RRD.

L’opposant exprime aussi son soutien au président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, sous le collimateur des magistrats de Guinée, qui l’accusent d’outrage et diffamation. Abdoulaye Kourouma trouve normale la sortie médiatique du député qui a fustigé le fonctionnement de l’appareil judiciaire guinéen. Sortie pour laquelle les magistrats ont demandé la levée de son immunité parlementaire.

Abdoulaye Kourouma

« On ne peut pas comprendre qu’un magistrat traite un Sötikémö (Patriarche, ndlr) d’une personne vulgaire. Je pense que ce sont ces critiques que l’honorable Damaro Camara a essayé d’illustrer tout en montrant la valeur et l’importance des notables dans notre pays. On se demande même pourquoi cet acharnement contre ce député », s’interroge-t-il.

Le président du RRD estime que la sortie médiatique de Damaro Camara devait plutôt servir de leçon à nos magistrats. Il se demande d’ailleurs comment la justice fera pour juger le député, dans la mesure où c’est elle-même qui est la plaignante dans le dossier. « On ne peut pas être juge et partie à la fois. Qui parmi eux vont-ils choisir pour juger Damaro parce que c’est eux les plaignants ? C’est pourquoi, nous demandons aux magistrats de se ressaisir parce qu’à l’état actuel, ils ne peuvent pas le juger. Donc, qu’ils arrêtent de ridiculiser la justice guinéenne. Je pense que s’ils veulent juger Damaro, c’est au niveau d’une justice supranationale», estime Abdoulaye Kourouma.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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