Droits des femmes à Lélouma : l’AJEPH et ses partenaires à l’offensive

L’Association des Jeunes pour le Progrès de Hérico (AJEPH) et ses partenaires se préoccupent de la condition féminine dans la commune rurale de Hérico, relavant de la préfecture de Lélouma. C’est dans cette dynamique que les structures ont organisé une conférence-débat le samedi, 13 juillet 2019, sur les droits des femmes. La rencontre s’est tenue dans une école privée du quartier Cosa, dans la commune de Ratoma, en présence de plusieurs invités, a constaté sur place Guineematin.com à traves un de ses reporters.

La conférence avait pour thème « comment le respect du genre peut-il contribuer au développement socio -économique d’une localité ? ». Cette activité de sensibilisation sur les droits des femmes est initiée par l’AJEPH et ses partenaires à savoir : Action pour la Santé et le Développement, Association Africanista Manuel Iradier et la structure Haaly Pular.

La rencontre a connu la présence massive des femmes et filles de la préfecture de Lélouma, et plus particulièrement celles de la localité de Hérico.

 président de l’Association des Jeunes pour le Progrès de Hérico (AJEPH), Mamadou Alpha Barry,
Mamadou Alpha Barry, président de l’Association des Jeunes pour le Progrès de Hérico

Dans son discours, le président de l’Association des Jeunes pour le Progrès de Hérico (AJEPH), Mamadou Alpha Barry, a mis l’occasion à profit pour expliquer les raisons de cette présente cérémonie à Conakry. « On a mené beaucoup d’activités à Hérico. Cette fois-ci, nous avons jugé nécessaire de déplacer cette activité à Conakry pour toucher cette autre frange de la population de Hérico, leur faire voir la réalité que nous vivons, les sensibiliser surtout à acheter les produits que nos braves femmes produisent au niveau local. Donc, l’initiative est partie de là, et je pense que nous avons réussi parce que nous avons eu la mobilisation qu’on attendait », a dit le président de la structure.

conférencière, mademoiselle Diaraye Bah, responsable des questions jeunes et genre à Amnesty International,
Diaraye Bah, responsable des questions jeunes et genre à Amnesty International

Abordant le thème de la rencontre, la conférencière, mademoiselle Diaraye Bah, responsable des questions jeunes et genre à Amnesty International, a mis l’accent sur l’éducation des filles.

« L’éducation, c’est la base du développement de nos différentes localités. Donc, il faut emmener les filles à l’école. Ce n’est pas seulement les garçons qu’il faut emmener à l’école. Une fille ou une femme épanouie ou éduquée, c’est une famille éduquée, c’est une famille épanouie. Parce qu’on sait que, ce que les hommes peuvent faire, les femmes aussi peuvent le faire. Parce qu’on a vu à travers le monde des femmes qui sont présidentes, des femmes qui sont responsables. Donc, si un garçon est capable de vous construire une maison, de vous acheter une voiture ou de vous emmener à la Mecque, c’est que la fille aussi peut le faire », a-t-elle laissé entendre.

conférencière, mademoiselle Diaraye Bah, responsable des questions jeunes et genre à Amnesty International,
Diaraye Bah, responsable des questions jeunes et genre à Amnesty International

Insistant toujours sur l’éducation de la gent féminine, la conférencière dira que l’éducation des filles est un atout pour le développement socio-économique des localités. «Emmener les filles à l’école est un atout. Vous l’aidez à avancer et vous vous aidez vous-même parce qu’au retour, lorsqu’elle va se servir de l’éducation qu’elle a reçue à la base, elle va pouvoir vous servir après », a-t-elle soutenu.

Le mariage précoce des filles et le mariage forcé n’ont pas été occultés par la conférencière. Elle a laissé entendre que ces deux fléaux sont pratiqués dans la préfecture de Lélouma et plus précisément dans la localité de Hérico. « Le mariage précoce des filles ou le mariage forcé est une réalité en Guinée. Donc, en ce qui concerne Lélouma, précisément Hérico, ces deux fléaux sociaux sont beaucoup plus pratiqués. Ça, c’est des fléaux en quelque sorte dont il faut se débarrasser. On donne nos filles à des hommes qu’elles ne connaissent presque pas ou qu’elles n’ont jamais vus… Cela est une pratique qu’il faut combattre et nous pensons que la jeunesse de Hérico pourra mieux faire pour sensibiliser ceux qui le font», a souligné la conférencière, elle-même ressortissante de Hérico.

Il est à noter que des vidéos pathétiques qui témoignent de la vie des femmes de la localité de Hérico ont été projetées au cours de la rencontre. Des vidéos émouvantes dans lesquelles les femmes expliquent comment elles parviennent à survivre dans cette localité de Hérico, pendant qu’elles n’ont pas de nouvelles de leurs maris ou de leurs fils qui sont partis en aventure depuis belle lurette. Ils ont également mis la rencontre à profit pour exposer des produits confectionnés à Hérico par l’Association et ses partenaires.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/654 416 922

Facebook Comments Box