Manif contre un 3ème mandat : le CODHONM compte documenter tous les cas de violations des droits de l’Homme

Le Collectif des ONG de Défense des Droits l’Homme contre un Nouveau Mandat (CODHONM) compte suivre de près le déroulement des manifestations de rue appelées par le FNDC pour barrer la route au projet de troisième mandat du président Alpha Condé. La structure a mis en place un centre de monitoring et de documentation lui permettant de recenser tous les cas de violations des droits de l’Homme qui pourraient être enregistrés à l’occasion de ces mouvements de protestation. Elle a fait l’annonce à travers une déclaration rendue publique ce vendredi, 11 octobre 2019.

Guineematin.com vous livre ci-dessous l’intégralité de la déclaration.

Collectif des ONG de Défense des Droits l’Homme contre un Nouveau Mandat CODHONM

Me Frédéric Foromo Loua, coordonnateur du CODHONM

Voilà que depuis un certain temps, par tous canaux de communication, des individus mal intentionnés remettent à l’ordre du jour la rédaction d’une nouvelle constitution au prétexte que celle en vigueur ne serait pas l’émanation du peuple et aurait été adoptée par un organe non élu notamment le Conseil National de Transition.

Une aberration, pour qui sait que c’est cette constitution qui a permis l’élection en 2010 et 2015 de l’actuel Président de la République et a institué l’Assemblée Nationale dont le mandat a déjà expiré ainsi que toutes les autres institutions républicaines.

Pour contrer et dissuader cette volonté de remise en cause de l’ordre constitutionnel, des citoyens réunis au sein du Front National pour la Défense de la Constitution ont projeté une série de manifestations à partir du 14 octobre prochain pour marquer leur désapprobation de cette entreprise à la fois illégale, immorale et notoirement dangereuse pour la stabilité de notre pays.

Ainsi, notre pays traverse une crise sociopolitique marquée par des divergences majeures autour de l’organisation des élections législatives et surtout des tentatives résolues de remise en cause de l’actuelle Constitution.

Face à cette situation résultant de l’entêtement des affidés du pouvoir de soutenir l’idée d’un troisième mandat et de la détermination du peuple de Guinée à résister contre l’oppression et la confiscation du pouvoir, nos organisations expriment leurs inquiétudes face à la montée de la tension sociale.

Cette crainte est justifiée quand on se rappelle des discours va-t’en guerre de certains membres du Gouvernement ou hommes politiques qui souhaitent sans ambiguïté voir le pays basculer dans l’affrontement et dans la violence simplement parce qu’ils ont décidé contre toute décence d’entraver l’alternance démocratique en Guinée.

C’est pourquoi, en tant qu’organisations respectueuses des valeurs républicaines et profondément attachées à la démocratie et à l’Etat de droit, nous avons à plusieurs reprises interpellé le Président de la République et ses partisans de s’abstenir de cette dérive immorale et anachronique.

Ces appels sont restés sans effet, au contraire les partisans de la remise en cause de l’ordre constitutionnel ont multiplié les stratagèmes et autres déclarations dans le but d’assouvir cette soif inassouvie du pouvoir.

Conscientes du fait que cette situation risque d’occasionner de graves violations des droits de l’homme, nos organisations ont décidé de mettre en place le Centre de Documentation et de Monitoring de tous les Cas de Violations des droits de l’homme dans le contexte politique en perspective.

Ce centre est déjà opérationnel et va documenter dans une base de données tous les cas de violations des droits de l’homme enregistrés sur le territoire national pendant ces moments de troubles sociopolitiques. Le moment venu, les complices, auteurs ou coauteurs de ces violations seront tenus responsables devant les juridictions nationales ou internationales.

Nous demandons à tous les citoyens, victimes ou témoins de cas de violations des droits de l’homme de nous rapporter à travers les trois numéros de téléphones disponibles tous les cas de violations des droits de l’homme.

En tout état de cause, nous rappelons

Au Gouvernement, son obligation de respecter, promouvoir et protéger les droits de l’Homme,

Aux forces de défense et sécurité d’avoir en toute circonstance un comportement républicain dans le cadre du maintien de l’ordre

Aux Citoyens, d’exercer leur droit constitutionnel de manifester légalement contre toute forme d’oppression et d’ensevelissement de façon pacifique et républicaine.

A la Justice, d’exercer cette fonction régalienne conformément à la loi et à son serment.

Les numéros de contact du Centre de Monitoring et de Documentation :

627 23 24 53, 654 40 38 24, 662 41 04 71

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