Pluie et mauvais état des routes à Conakry : le calvaire des chauffeurs du tronçon CBK-Matoto

En cette période de grandes pluies à Conakry, le tronçon CBK-Matoto est souvent en très mauvais état. Les usagers font face à une sorte de champ de boue où les flaques d’eau se disputent la chaussée. Les quelques rares véhicules qui osent s’y aventurer par moment finissent fréquemment la journée au garage. Les pannes y sont fréquentes ; et, cela est un véritable casse tête chinois pour les chauffeurs et autres usagers obligés d’emprunter ce tronçon.

Depuis plusieurs années, cette route est en état de dégradation très poussée. Malheureusement, les autorités en charge des travaux publics ont jusque-là passé outre ce problème. Et, aujourd’hui, avec les pluies diluviennes qui s’abattent sur Conakry, cette route est devenue impraticable. Certains habitants des quartiers traversés par cette route préfèrent aujourd’hui marcher au lieu d’emprunter un taxi pour finalement se retrouver avec des courbatures.

Du côté des chaussures, cette route est un véritable calvaire qui donne des maux de tête. Après avoir essuyé plusieurs pannes et dépensé inlassablement dans les garages pour des réparations, ces conducteurs de taxis urbains ont préféré bouder ce tronçon pour se rabattre sur la bretelle Cosa-Tannerie pour rejoindre Matoto.

Mamadou Aliou Diallo, Syndicat et chauffeur sur la ligne Cosa-Matoto

« Je suis syndicaliste et en même temps chauffeur sur cette route. Notre plus grand problème ici, c’est l’état de cette route. On a trois routes pour aller à Matoto. Il y a la route de la Cité-CBK pour aller à Matoto. Il y a une autre qui quitte Somparéyah pour venir à Cosa ici. Et, celle de Simbaya-Gare. Mais, toutes les trois routes sont coupées pendant cette saison des pluies. Ça ne circule plus. Ces routes sont totalement gâtées ; et, cela fait des années et des années déjà. Alors que c’est sur ces routes qu’on gagne assez de clients pour aller à Matoto. Mais, c’est impossible à l’heure-là. Même certains passagers de Somparéyah qui n’ont pas les moyens de déplacer une moto sont obligés de marcher pour aller chez eux. Désormais, c’est la route de la Tannerie qu’on emprunte pour aller à Matoto. Ce qui ne nous arrange pas. Il y a souvent assez de bouchons là-bas. Et, nos frais de transport n’ont pas augmenté. On maintient toujours les 1 500 francs ici… On est parti plusieurs fois au ministère des travaux publics pour voir le ministre. Et, Moustapha Naïté s’est même déplacé pour venir voir le terrain. Il nous avait promis ; mais, jusqu’à présent, il n’y a rien. Tous les jours, on voit les topographes mesurer les routes ; mais, au final, il n’y a rien. Nous demandons à la nouvelle ministre de ne pas nous oublier. On souffre beaucoup ici », a indiqué Mamadou Aliou Diallo, Syndicat et chauffeur sur la ligne Cosa-Matoto.

Cependant, contourner par la Tannerie pour aller à Matoto n’est pas aussi facile qu’il le paraisse. Car, si la route est plus praticable de ce côté, les tracasseries policières et les embouteillages qu’on y rencontre épuisent les chauffeurs.

Mamadou Lamarana Baldé, chauffeur de taxi

« Nous rencontrons pas mal de difficultés surtout pendant cette période des grandes pluies. La route CBK qu’on empruntait est gâtée, ça ne circule plus. Et quand nous passons par la Tannerie, il y a des policiers qui nous embêtent. Ils nous interdisent de prendre 6 personnes alors qu’ils ont augmenté le prix du carburant. Et on nous impose de maintenir les frais de transport à 1500. Nous avons respecté ça mais on nous interdit de prendre 6 passagers. C’est très anormal. Cela ne nous arrange pas. Mais on n’a pas le choix. On est obligé de faire avec. Mon souhait est que notre route CBK soit bitumée le plus vite que possible », a dit Mamadou Lamarana Baldé, chauffeur sur cette ligne.

Pour sa part, Mohamed Camara, un autre chauffeur de la route CBK-Matoto, au-delà de l’impraticabilité de ce tronçon, il y a les raquettes des policiers.

Mohamed Camara, chauffeur de taxi

« Toutes nos routes sont gâtées ici. Vous avez vu l’état de nos véhicules, même si tu répares ton véhicule le matin, d’ici 13 heures tu auras une panne. À cela s’ajoutent les raquettes des policiers qui ne pensent qu’à eux. En oubliant que nous avons nous aussi des familles à nourrir. Lorsqu’on circulait sur la CBK, tout allait bien et on était calme. Mais, aujourd’hui, c’est dur ! Aidez-nous », a-t-il lancé.

A préciser qu’à l’image de la route CBK, plusieurs autres voiries urbaines de Conakry sont dans de piteux états et d’autres en chantier depuis des lustres.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel: +224 622 07 93 59

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