Avantages et risques liés aux pesticides : les conseils d’un spécialiste

A N’Zérékoré, une région de la Guinée où l’agriculture est fortement pratiquée, les produits phytosanitaires sont devenus indispensables. Tous les agriculteurs font recours aux pesticides pour faciliter leur travail. Mais s’ils connaissent tous l’importance de ces produits, la plupart d’entre eux n’ont aucune idée sur les risques liés à leur utilisation. C’est pourquoi, le responsable du service régional de la protection des végétaux et denrées stockées a tenu à les éclairer sur cette situation.

Dans un entretien qu’il a accordé au correspondant de Guineematin.com à N’Zérékoré, Lucien Kolié a commencé par rappeler les avantages liés à l’utilisation de l’engrais et des pesticides dans l’agriculture.

Lucien Kolié, chef du service régional de la protection des végétaux et des denrées stockées de N’Zérékoré

« Les intrants agricoles comme les pesticides, les engrais, jouent un rôle très important dans l’augmentation de la production et de la productivité agricole. Ils viennent à point nommé dans les programmes de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté. Les pesticides ont permis d’éliminer ou de contrôler certains parasites des cultures. Les herbicides totaux qui sont largement utilisés par les agriculteurs viennent remplacer une main d’œuvre qui devient rare et chère. Ils permettent aux agriculteurs d’augmenter les superficies cultivables et d’économiser aussi de l’argent », a-t-il expliqué, tout en précisant que pour bénéficier des avantages liés à l’usage des pesticides, il faut respecter certaines conditions.

Il s’agit tout d’abord d’acheter un produit de qualité, non exposé au soleil, mais aussi l’utiliser rationnellement. « L’abus des pesticides laissent des résidus dans les récoltes qui peuvent intoxiquer les consommateurs. L’abus des pesticides nuit ou détruit les micro-organismes du sol, provoque également une stérilisation du sol. L’abus des insecticides peut provoquer un ralentissement de la photosynthèse et la croissance des plantes cultivées », souligne Lucien Kolié.

Parlant toujours de l’usage des produits phytosanitaires, ce spécialiste de la question a prodigué quelques conseils aux utilisateurs. « Porter toujours des tenues de protection pendant le traitement. Ne pas passer toute une journée en train de pulvériser. Ne jamais réutiliser les emballages vides pour la conservation des consommables (sel, huile de palme, vin, etc.) ni les laisser traîner ou même les jeter dans les cours d’eau. Ne jamais prendre du lait ni de l’huile rouge après le travail.

Être toujours à deux lors des traitements afin que l’autre donne l’alarme en cas d’intoxication. Avoir toujours une réserve d’eau propre à proximité afin de laver la peau ou les yeux en cas de projection. Ne pas rincer les pulvérisateurs dans les cours d’eau ou à proximité des points d’eau. Ne pas stocker les produits dans les chambres à coucher comme le font les paysans. Ne pas payer les produits exposés aux rayons solaires, il faut s’approvisionner chez les distributeurs autorisés qui sont capables de vous donner des conseils par rapport à l’utilisation du produit que vous achetez ».

M. Kolié demande aussi aux commerçants « de ne pas exposer les produits aux rayons solaires, car la forte insolation dégrade la matière active (le glyphosate). Donc, le produit devient inefficace ». Quant à ceux qui se chargent de la pulvérisation des champs, il leur demande d’arrêter cette activité lorsqu’ils ont plus de 50 ans. « Car l’organisme est très vulnérable à cet âge », a dit le chef du service régional de la protection des végétaux et denrées stockées de N’Zérékoré.

À noter que le service de la protection des végétaux et denrées stockées intervient dans la prospection phytosanitaire, l’appui conseil aux applicateurs et aux producteurs, l’alerte phytosanitaire, la lutte contre les grands fléaux et la protection des cultures et des stocks.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél. :+224620166816/666890877

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