Législatives de 2020 : « personne ne peut battre le RRD à Beyla, Yomou, N’zérékoré… »

Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a fixé la date des élections législatives en Guinée au 16 février 2020. Les formations politiques qui prendront part à ces échéances électorales s’activent déjà sur le terrain pour tirer leur épingle du jeu. C’est le cas du parti Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), dirigé par Abdoulaye Kourouma.

Dans une interview accordée à un reporter de Guineematin.com ce mercredi, 27 novembre 2019, monsieur Kourouma a abordé les préparatifs des élections législatives, les circonscriptions électorales dans lesquelles le RRD va présenter des candidats mais aussi l’actualité sociopolitique marquée par les marches du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).

Guineematin.com : les élections législatives se tiendront le dimanche, 16 février 2020. Comment le parti RRD se prépare sur le terrain ?

Abdoulaye Kourouma : nous sommes en train de nous organiser sur le terrain et nous avons demandé à nos militants et sympathisants de s’enrôler conformément à la période indiquée. Nous sommes en train de mener des sensibilisations dans nos bastions, au niveau des structures et au niveau de la base. Ce qui traduit que nous sommes en train de nous préparer activement sur le terrain par rapport aux élections du 16 février 2020.

Guineematin.com : quelles sont les circonscriptions électorales dans lesquelles le RRD compte présenter des candidats ?

Abdoulaye Kourouma : d’abord, nous avons une liste nationale et en plus de ça, nous sommes en train d’évaluer le travail fait dans certaines circonscriptions où il peut y avoir des candidatures à l’uninominal, par exemple les circonscriptions de N’Zérékoré, Beyla, Boffa, Macenta et de Yomou. Nous sommes en train d’évaluer où on peut vraiment présenter des uninominaux.

Guineematin.com : est-ce que vous serez candidat en tant que président du parti RRD ?

Abdoulaye Kourouma : oui, à partir du moment où nous avons une liste nationale. Je suis candidat et tête de liste. Les autres cadres du parti et moi serons candidats si le propriétaire du moment, si Dieu nous prête sa vie, les moyens et le courage de continuer en politique.

Guineematin.com : le combat sera sans doute rude sur le terrain. Comment vous trouvez vos adversaires politiques dans les circonscriptions où vous comptez présenter un candidat ?

Abdoulaye Kourouma : il y a de ces circonscriptions où on a que la mouvance comme concurrent. On ne discute pas avec beaucoup de partis politiques dans certaines circonscriptions. Mais, puisque le parti au pouvoir, c’est le parti qui est fort partout, avec les moyens et l’administration en place et souvent les gens sont influencés. Il y a ces circonscriptions où on a que la mouvance comme concurrent et je sais que nous sommes en train de travailler parce qu’il y a ces circonscriptions bien entendu qu’ils soient nos concurrents mais on les bats. Donc déjà, c’est un pas pour nous. Ce qui traduit que le RRD va redoubler d’efforts et va essayer d’enlever cette peur dans le cœur de la population et leur montrer que les autorités ne sont que des partenaires pour organiser les élections et n’ont rien à voir. Donc, nous sommes dans cette partie de sensibilisation de la population pour leur permettre à se préparer mieux et à affronter les élections législatives.

Guineematin.com : quelles sont les circonscriptions dans lesquelles le RRD ne pourra pas perdre les élections législatives ?

Abdoulaye Kourouma : je ne peux pas perdre à N’Zérékoré, à Beyla, à Boffa, à Lola et à Macenta. Quel que soit les moyens dont dispose le parti d’en face. Je ne peux pas perdre dans ces préfectures. Si vous prenez Boffa, j’ai des enfants intègres ressortissants de Boffa qui sont soucieux de l’avenir de cette préfecture et qui ont fait beaucoup de choses pour la préfecture Boffa. J’ai ces gens qui sont membres du parti RRD, donc ça veut dire que Boffa adhère à l’idéologie du parti à travers l’acte posé par leurs enfants. Donc, nous avons tous ces facteurs. A Boffa, on avait soutenu les candidatures indépendantes et nous avons nos représentants qui sont des vices maires. Nous avons un plan de présenter un candidat à l’uninominal de Boffa. Donc aujourd’hui, nous avons une mission qui sillonne les différentes sous-préfectures de Boffa pour évaluer le pourcentage des activités menées par notre parti sur le terrain. La préfecture de Macenta également c’est la même chose, tout comme Beyla, N’Zérékoré, Lola et Yomou.

Guineematin.com : quel est votre message à l’endroit des populations des circonscriptions dans lesquelles le RRD va se présenter ?

Abdoulaye Kourouma : je voudrais dire à la population guinéenne que l’organisation d’une élection ne se fait pas pour un parti politique, ça se fait pour les citoyens. Donc, les populations n’ont qu’à se faire enrôler pour sanctionner les leaders politiques qui les ont toujours trompés. Les parents qui viennent toujours mentir au nom des partis politiques, leur montrer que nous avons compris la politique et que nous allons choisir les enfants du peuple de Guinée qui peuvent bien faire notre affaire. Nous lançons un appel au peuple de Guinée pour dire que l’élection ne se fait pas pour un parti politique, mais elle se fait pour elle la population. Donc elles doivent s’impliquer dans le choix de leurs représentants, si non c’est la même pauvreté, la même souffrance, la même pénurie d’eau, le même manque d’infrastructures sanitaires et scolaires.

Guineematin.com : quel est votre regard sur l’actualité politique marquée par les marches pacifiques du Front National pour la Défense de la Constitution ?

Abdoulaye Kourouma : je condamne fermement les cas de morts enregistrés dans les marches et je déplore le manque de volonté de l’opposition et du pouvoir pour trouver les coupables de ces crimes. L’incohérence qui existe entre ces deux camps me donne la chair de poule, me prouve à suffisance que l’opposition n’a pas de respect pour la vie humaine. Si vous prenez un Kabèlé Camara, qui a été ministre de la sécurité, pendant son temps il y a eu cinquante jeunes morts et que cette opposition qui était en train d’accuser le ministère de la sécurité d’être criminel et qu’aujourd’hui, accueille Kabèlé comme un héros, défenseur de la démocratie. Vous voyez là-où y a l’incohérence ? Moi, je pense que le procureur de la République doit bouger un peu et interpeller Me Kabèlé pour qu’il nous dise par quelle manœuvre l’Etat tue les guinéens ? Parce qu’il a été ministre de la sécurité et s’il est en train de dénoncer aujourd’hui, je crois qu’il est mieux placé pour nous dire comment les guinéens sont tués par le gouvernement. Parce que c’est vraiment dommage que l’opposition applaudit les propos de Me Kabèlé Camara. Ce qui prouve le manque de volonté et l’incohérence de l’opposition. Pour le gouvernement, un Mouctar Diallo qui était de l’opposition aussi, accuse l’opposition d’être armée. Aujourd’hui, il doit être démis de ses fonctions et remis à la justice. Le procureur doit se bouger et je pense que le problème, c’est ça.

Interview réalisée par Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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