Assassinat d’un prédicateur saoudien à Mandiana : la prison à vie requise contre les 12 accusés

Le procès des assassins présumés du prédicateur saoudien, Abdoul Aziz Touwaydjiri, s’est poursuivi hier, mardi 13 mars 2019, au Tribunal de Première Instance de Kankan. Après la comparution de la partie civile, l’on est passé aux plaidoiries et réquisitions. Le Ministère Public a requis la prison à perpétuité contre les 12 accusés, dont 6 sont en fuite, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

C’est la troisième fois depuis l’ouverture des audiences criminelles, le 12 février 2019, que Moussa Kanté, présenté comme le cerveau de ce dossier, a comparu devant le tribunal criminel de Kankan. Cette fois encore, l’accusé a répondu aux questions du président du tribunal, de l’avocat de la partie civile, du procureur de la République et de son avocat, sur l’assassinat d’Abdoul Aziz Touwaydjiri, le 16 janvier 2018, dans la localité de Kantédou-Balandou, à Mandiana. Comme il l’a fait depuis le début de ce procès, l’accusé a nié toute implication dans cet assassinat.

Après, le tribunal est passé à la phase des plaidoiries et réquisitions, dernière étape avant la mise en délibéré de l’affaire. C’est d’abord la partie civile qui a pris la parole, et elle n’a pas été tendre dans ses plaidoiries. Elle a déploré les multiples versions qu’aurait données Moussa Kanté à la gendarmerie, devant le juge d’instruction et devant le tribunal. Selon l’avocat de la partie civile, les déclarations de Moussa Kanté ne corroborent guère.

C’est pourquoi, il a sollicité la condamnation des accusés au payement d’un milliard de francs guinéens pour assurer les soins de santé de Flany Mory Traoré, grièvement blessé le jour de l’assassinat du Saoudien. L’avocat demande également le payement d’un franc symbolique à la famille d’Abdoul Aziz Touwaydjiri et la destruction des fusils de chasse que détiennent les chasseurs traditionnels (poursuivis dans cette affaire).

Pour sa part, le Ministère Public, dans ses réquisitions, a sollicité qu’il plaise au tribunal de retenir les prévenus dans les liens de la culpabilité en les condamnant à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans, tout en les envoyant à la prison civile de Kindia.

De son côté, la défense a d’abord déploré la non-comparution des autres accusés tout en pointant du doigt l’incapacité du ministère public de les traquer pour les faire comparaître. L’avocat plaide non coupable pour Moussa Kanté qui, selon lui, a eu le courage de se livrer aux autorités. Il sollicite donc la clémence du tribunal et des circonstances atténuantes pour son client.

Après avoir écouté toutes les parties, le tribunal a renvoyé le dossier au 1er avril 2019 pour le délibéré.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA, pour Guineematin.com

Tél : (00224) 627 24 13 24

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