Zéro candidat au BAC 2019 : le député de Lélouma exige le départ du DPE

Souleymane Kaba, Directeur préfectoral de l'éducation de Lélouma
Souleymane Kaba, Directeur préfectoral de l’éducation de Lélouma

Honorable Dr Ibrahima Diallo, député uninominal de Lélouma, demande le départ du directeur préfectoral de l’éducation (DPE), Souleymane Kaba qu’il trouve plus politique que pédagogue, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Dr. Ibrahima Diallo a exprimé cette exigence suite au constat selon lequel sa circonscription électorale ne présentera aucun candidat au baccalauréat unique de cette année.

Dr. Ibrahima Diallo, député uninominal de Lélouma
Dr. Ibrahima Diallo, député uninominal de Lélouma

« C’est un concours de circonstance qui a amené cette situation cette année. Lélouma n’a pas pu présenter de candidats au baccalauréat unique session 2019. Nous avons dix (10) sous-préfectures et une commune urbaine, pour deux (2) lycées. Il se trouve que la situation géographique de Lélouma fait que les admis au BEPC sur l’axe Lafou, Thianguel-Bori, Manda et Diountou préfèrent aller à Labé. Ceux de Hérico et Sagalé aussi vont à Labé ou Conakry où ils ont beaucoup de parents. Le lycée de Lélouma n’est pourvu en fait que par le collège Alpha Mamadou, celui de Diala et un peu d’élèves venant de Korbé où le cycle n’est souvent pas au complet. Tout comme Parawol où le cycle n’est pas au complet. Quand je prends Parawol par exemple, en 2017, il y avait 3 groupes pédagogiques. C’étaient la 8ème et la 9ème Années. Il n’y avait que 3 enseignants. Or, une seule classe a besoin au moins de 5 à 6 enseignants, parce qu’il y a 7 à 10 matières. Une classe qui n’a qu’un seul enseignant, franchement, c’est une façon de tuer l’éducation. C’est ce qui fait qu’au niveau du Lycée, il y a peu d’élèves dans la commune urbaine et à Diountou, parce que ce ne sont que les admis au niveau de ces chefs-lieux-là qui arrivent au lycée. Pour les autres sous-préfectures, les élèves vont à Labé ou ailleurs. Ceci étant, depuis un certain temps, l’admission est faible du côté de Lélouma », a expliqué le député uninominal de Lélouma.

En 2018, la préfecture de Lélouma avait 32 candidats au baccalauréat unique : 25 en Sciences Expérimentales et 7 en Sciences Sociales. Sur les 25 en Sciences Expérimentales, il n’y a eu qu’un seul admis. Par contre, sur les 7 inscrits en Sciences Sociales, 5 ont été déclarés admis.

« Ces échecs répétés ont fait que les parents d’élèves ont préféré encore orienter leurs enfants ailleurs. Depuis 4 ou 5 ans, nous sommes dans l’ordre de 13% d’admission. C’est vraiment faible par rapport au niveau national. Pourtant, dans le temps, il y avait vraiment de très bons résultats à Lélouma », a ajouté honorable Dr Ibrahima Diallo.

Des démarches menées auprès de Dr. Ibrahima Kourouma alors ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire avaient permis d’obtenir 50 enseignants sur un besoin exprimé de 175 maîtres d’écoles. Au niveau du secondaire, toute la préfecture n’avait que 40 enseignants. Soit moins de 3 enseignants par sous-préfecture.

« La plupart des matières ne sont pas dispensées. Puisqu’il s’agit d’une question d’encadrement, depuis que ce régime-là est en place il y a ce problème criard d’enseignants. Ce qui fait que cette année, à Diountou, il y a 8 personnes qui devaient faire la terminale. En majorité, ils voulaient faire les Sciences Mathématiques. Mais, il n’y avait pas un professeur de Maths. Celui qui tenait la 11ème ne pouvait pas prendre la terminale. Il n’y avait pas aussi de professeur de Biologie. Le professeur de français était malade hospitalisé. Normalement, cette année, on devait avoir 38 candidats. En raison des échecs répétés, les enfants ont préféré quitter pour aller ailleurs. Ce qui a fait qu’on ne pouvait pas avoir une terminale » a-t-il insisté.

En conclusion, le député estime que le directeur préfectoral de l’éducation de Lélouma, Souleymane Kaba doit s’en aller maintenant, faute de bons résultats.

« A un moment, les gens ont même voulu organiser une marche pour demander son départ. Mais, quand tu le rencontres, il te donne des explications, tu as mêmes envie de mettre de côté tes parents et venir rester avec lui. Mais, il n’y pas de résultat. Et quand on n’a pas de résultats pendant 3 ans, 4 ans, 5 ans vraiment ça fait mal. A sa place, ce ne sont pas les gens qui allaient me demander de partir. C’est moi-même qui allais demander mon départ, parce que vraiment il n’y a pas de résultats depuis qu’il est là. Et avant lui, il y avait des résultats. Nous nous demandons pourquoi jusqu’à présent il est maintenu à Lélouma. Des journées de concertations sur l’éducation à Lélouma ont abouti à la conclusion selon laquelle le directeur préfectoral de l’éducation qui est là est beaucoup plus politique que vraiment administratif. Je pense qu’il n’a plus de raisons d’être à Lélouma » prévient Dr Ibrahima Diallo.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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