CEPI de Coyah : Hélène Sylla dénonce un grave dysfonctionnement

Marie-Hélène Sylla, commissaire à la CENI
Marie-Hélène Sylla, commissaire à la CENI

C’est un grave dysfonctionnement de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) qu’une commissaire a bien voulu dénoncer au micro de Guineematin.com ce vendredi. Superviseure attitrée de la CENI, madame Marie-Hélène Sylla désapprouve et dénonce la prestation de serment des démembrements de l’institution électorale censée être indépendante.

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, les membres de la Commission Électorale Préfectorale Indépendante (CEPI), de la Commission Électorale Communale Indépendante (CECI) et des Commissions Electorales Sous-préfectorales Indépendantes (CESPI) de Coyah a ont prêté serment hier, jeudi 29 août 2019, au tribunal de première instance de la préfecture.

Mais, ce que le reporter de Guineematin.com et l’opinion publique en général ne pouvaient pas savoir, c’est que la liste présentée n’était pas consensuelle et ne respectait pas les normes légales. Il manquait notamment une des trois signatures sur la liste des représentants de la société civile.

Dans la matinée de ce vendredi, madame Marie-Hélène Sylla, la commissaire de la CENI qui est chargée de superviser cette préfecture, a indiqué à Guineematin.com que la PCUD (Plateforme nationale des Citoyens Unis pour le Développement) n’a pas signé la liste des représentants de la société civile. Pourtant, cette liste devait être signée par les trois plateformes reconnues par la plénière de la CENI : le CNOSC, la PCUD et la CONASOC.

Des initiatives du président de la CENI contre les décisions de la plénière ?

Pour mener à bien sa supervision, qui ne se limitait pas qu’à la seule préfecture de Coyah, la commissaire de la CENI avait demandé à son assistante d’afficher la liste définitive des démembrements à la CEPI avant la cérémonie de prestation de serment. Mais, puisqu’il manquait finalement une des trois signatures au niveau de la société civile, madame Hélène Sylla a alors demandé un report de la cérémonie jusqu’au lundi, le temps que les plateformes de la société civile s’entendent. Mais, avec l’implication des autorités locales (Gouverneur de Kindia et préfet de Coyah) et du président de la CENI en personne, le président du tribunal de première instance de Coyah a passé outre…

« Le président du tribunal a appelé monsieur Kébé et ce dernier lui a dit de procéder à la prestation de serment ; alors qu’en tant que superviseure, j’avais demandé un report », regrette la commissaire, qui soupçonne une complicité entre le président de la CENI, le président du tribunal et son assistante.

Une directive du président de la CENI qui sème le doute

Alors qu’une plénière de la CENI avait décidé de ce qu’il fallait faire et comment le faire, le président de la CENI a attendu le 22 août pour envoyer aux missionnaires de la CENI d’autres instructions. Et, la plus surprenante ressemble un peu à un contrôle de la tutelle administrative. Concrètement, il avait été arrêté en plénière que les démembrements devaient être composés des représentants de l’Administration, de la société civile, de la mouvance présidentielle et de l’opposition.

Ainsi, dans chacune des circonscriptions électorales, les missionnaires de la CENI recueillent les listes déposées par ces entités. Mais, la nouvelle directive de Me Amadou Salif Kébé enjoint à ses collègues commissaires et autres agents de la CENI de « contrôler » la légalité administrative des différentes structures… Il se raconte que le pouvoir cherche, via le président de la CENI, à écarter la PCUD d’Abdourahmane Sanoh des démembrements de la CENI parce qu’elle est trop indépendante, surtout que le patron de cette plateforme est le Coordinateur du FNDC ! Pour ce faire, on impose des documents qui ne figuraient pas sur les critères de désignation des membres des démembrements de la CENI et qui ne peuvent être donnés que par l’Administration Condé…

Bref, il se passe des pratiques peu légales, probablement déloyales et qui ont l’air d’être ordonnées du sommet de la commission électorale nationale indépendante. Malheureusement, depuis la matinée de ce vendredi, Guineematin.com cherche sans succès à joindre le président de la CENI au téléphone.

A suivre !

Nouhou Baldé pour Guineematin.com

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