Les femmes du FNDC mettent en garde : « désormais, s’il y a une victime… »

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Des centaines de femmes, membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), ont organisé une marche pacifique à Conakry ce mercredi, 23 octobre 2019. Parties du rond-point de Hamdallaye, dans la commune de Ratoma, pour l’esplanade du stade du stade de Dixinn, les manifestantes ont protesté contre les nombreux assassinats de citoyens suite à l’intervention des forces de l’ordre, a constaté sur place Guineematin.com à travers deux de ses reporters.

Cette marche pacifique a commencé aux environs de 10 heures 50 minutes. Toutes vêtues de blanc, les manifestantes étaient composées pour la plupart de leaders politiques, de mères de victimes, d’activistes de la société civile et d’autres organisations non gouvernementales. Elles étaient munies de pancartes et d’affiches où on pouvait lire « Halte aux tueries de nos enfants ; justice pour nos morts ; votre dictature tue notre future ; vive la vérité ». Les manifestantes scandaient aussi des slogans hostiles au 3ème mandat : « Libérez nos enfants ! Arrêtez de tuer nos enfants ! Justice zéro ! Deux mandats c’est bon ».

A l’esplanade du stade du 28 septembre de Dixinn, c’est l’honorable Hadja Aissata Daffé, députée à l’Assemblée nationale, présidente nationale des femmes de l’UFR et membre du FNDC, qui a lu la déclaration au nom des manifestantes.

Honorable Hadja Aissata Daffé, présidente des femmes de l’UFR et membre du FNDC

Selon elle, « cette marche blanche vise à protester vigoureusement contre les assassinats perpétrés à l’occasion de la manifestation pacifique organisée par le FNDC les 14, 15 et 16 octobre 2019. Nous profitons de cette occasion, en tant que femmes et au nom de toutes les femmes de Guinée, pour remercier chaleureusement et féliciter toutes celles qui ont pris part à cette marche et qui lui ont conféré le succès poignant qu’elle connait. Il n’y a rien de plus précieux sur cette terre que la vie et celle-là, les forces de l’ordre l’ont ôté à nos enfants. Nous exigeons que justice soit faite, que des enquêtes soient ouvertes, que les responsables poursuivis soient jugés et punis conformément à la loi », a-t-elle laissé entendre.

En outre, l’honorable Hadja Aissata Daffé a fait savoir que l’ampleur de cette mobilisation des femmes doit amener le gouvernement à prendre des dispositions pour l’identification et la traduction devant les tribunaux des auteurs et commanditaires des crimes commis lors des manifestations pacifiques. « A compter de ce mercredi, 23 octobre 2019, toutes les femmes de Guinée vont manifester dans leurs quartiers et communes respectifs jusqu’à ce que l’ouverture des enquêtes sur les crimes soit effective. Nous lançons un appel à toutes les femmes du pays, éprises de paix, de justice et de démocratie sur l’étendue du territoire national de descendre dans la rue pour réclamer justice pour toutes les victimes. Nous mettons en garde le gouvernement et les forces de l’ordre contre toute forme d’exactions à l’endroit des citoyens qui manifestent paisiblement pour réclamer leurs droits. Aucune bavure, aucune agression ni aucune forme de violation de domicile ne seront plus tolérées par les femmes. Désormais, s’il y a une victime, nous sommes décidées à la porter à bout de bras jusque chez le président de la République, monsieur Alpha Condé, à Sékhoutouréyah », promet-t-elle.

A noter que cette marche s’est déroulée dans la plus grande discipline. Elle a été encadrée par des femmes gendarmes et des policières, mais aussi par la sécurité interne des organisatrices.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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