Abus des forces de l’ordre à Koloma : témoignage d’une victime

Depuis le début des manifestations anti-troisième mandat appelées par le FNDC, les forces de l’ordre font des exactions dans les quartiers situés le long de la route le Prince, à Conakry. En plus des jeunes tués par balles dans cette zone, fief de l’opposition, plusieurs autres citoyens ont été blessés et d’autres interpellés jusque dans leurs concessions.

Hier mercredi, 16 octobre 2019, un reporter de Guineematin.com avait donné la parole à une des victimes de ces arrestations arbitraires perpétrées à Koloma Soloprimo. Abdoul Salam Diallo, enseignant, est revenu sur son interpellation par la police.

« Ce mercredi matin, nous avons fait l’objet d’arrestation devant une boutique, où moi j’étais parti juste pour chercher du pain. Je suis sorti avec un billet de 5000 francs. C’est pendant que j’échangeais avec le boutiquier que le pick-up de la police a fait irruption sur les lieux, on ne pouvait pas s’enfuir. Ils ont arrêté tous ceux qui étaient là-bas et nous ont mis dans leur pick-up. On était une dizaine de personnes y compris des adultes et des sages. Moi, j’ai été conduit à la police de Koloma où j’ai passé quelques heures en détention. J’ai été libéré avec d’autres avoir payé des montants allant de 100 mille jusqu’à 1 million de francs, selon les négociations. Mais, d’autres ont été conduits à des destinations que nous ne connaissons pas », a-t-il témoigné.

Ce citoyen de Koloma Soloprimo ajoute que d’autres personnes dont des jeunes filles ont été arrêtées dans leurs domiciles. Selon lui, les agents de maintien d’ordre procèdent à ces interpellations juste pour rançonner les citoyens. « Trois filles ont été arrêtées dans notre quartier ici, dans leur propre concession par des agents de maintien d’ordre. Ces derniers ont pénétré de force dans la concession avant de ramasser les filles et les emmener avec eux. Elles ont été envoyées quelque part à Matam. Leurs parents ont dû payer de l’argent pour les faire libérer. C’est vraiment déplorable ce qui se passe actuellement. Je demande aux forces de l’ordre de bien vouloir faire leur travail avec professionnalisme. Si les agents veulent arrêter des gens, qu’ils arrêtent les manifestants et non innocents qui sont dans les quartiers », a lancé Abdoul Salam Diallo.

A noter que toutes les activités sont à l’arrêt depuis lundi dans la zone Hamdallaye-Bambeto-Cosa. Contrairement aux deux précédents jours, des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre ne sont pas encore signalées ce mercredi dans la zone. Les citoyens sont confinés dans leurs domiciles par les policiers et gendarmes qui mettent la main sur quiconque se hasarde à sortir.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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