Saïkou Yaya sur la convocation du corps électoral : « nous sommes dans un Etat néant… »

Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l'UFR
Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l'UFR
Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’UFR

Le décret présidentiel convoquant le corps électoral pour les législatives, pris dans la nuit d’hier lundi, 11 novembre 2019, continue de faire des vagues en Guinée. L’opposition politique dénonce ce décret qui convoque un corps électoral inexistant. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com dans la matinée de ce mardi, un Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’Union des Forces Républicaines (UFR), se dit étonné que le président prenne un tel décret.

Comme il sait bien le faire, Saïkou Yaya Barry ne manque pas l’occasion de tirer à boulets rouges sur la façon dont la Guinée est gouvernée. C’est le cas en ce qui concerne le décret pris hier et qui convoque le corps électoral pour les élections législatives du 16 février 2020. « Je ne pense que nous soyons aujourd’hui dans un Etat normal. Parce que le problème fondamental, je n’arrive pas à concevoir qu’un homme de Droit, le président de la République soit capable de convoquer un corps électoral qui n’existe pas. Le corps électoral commencera à exister à partir du 21 novembre 2019, parce qu’il y aura une révision. C’est en ce moment seulement, une fois que ce processus terminé, qu’il aura un corps électoral. C’est à partir de là qu’il signera un décret convoquant le corps électoral. Mais, tu ne peux pas mettre en mission une personne qui n’existe pas. Il ne peut pas convoquer un corps électoral inexistant », martèle Saïkou Yaya Barry.

La prise de ce décret démontre que la Guinée n’est pas un Etat, insiste le cadre de l’UFR. « Nous sommes dans quel pays ? Tout est à l’envers. Tout ce qu’on peut faire normalement, on le fait autrement. Je ne sais pas dans quoi nous vivons. Il y a des principes et des règles à respecter et c’est le minimum qu’on peut faire pour qu’un Etat existe. Une élection aussi importante que les législatives, le corps électoral doit exister, tu dois savoir si c’est 4 ou 5 ou 6 millions d’électeurs, les connaitre avant de les convoquer. Dans quoi sommes-nous là ? Dans un Etat néant », lance-t-il.

Par ailleurs, monsieur Barry pense que ce décret qui doit être pris 70 jours avant la date du 16 févier 2020 est illégal, parce qu’on en est à plus de 90 jours. « Ce décret est totalement dans l’illégalité. Est-ce que c’est lui qui gère le pays aujourd’hui ? Est-ce que c’est quelques hommes qui sont entrain de réfléchir pour tout chambouler dans notre pays ? Je me pose des questions. Parce que dans un pays normal, en suivant un minimum de respect des règles, de lois et de principes, il y a des trucs de la République sur lesquels on ne peut pas se dérober », soutient notre interlocuteur.

A la question de savoir si l’UFR prendra par à ces élections du 16 février 2019, Saïkou Yaya dit que le débat est ailleurs. « Le problème, ce n’est pas de savoir s’il faut aller à ces élections ou pas. Nous disons que nous participerons à toutes les élections en République de Guinée. Mais, je demande aux guinéens de bien voir dans quoi nous sommes. Dans quoi nous nous lançons là ? Quel système de gouvernance est entrain de nous gérer ? C’est là le problème ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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